Québec, le 4 novembre 2023 – Près d’un an après l’adoption du nouveau Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal lors de la COP15 à Montréal, le collectif G15+, composé d’une quinzaine d’organisations de la société civile, invite le gouvernement du Québec et l’ensemble de la société québécoise à saisir l’occasion de l’élaboration du Plan Nature 2030 pour mettre la santé de la nature au coeur de nos choix. Le G15+ dépose un mémoire qui fait état de sa vision et de ses propositions sur les axes et les cibles proposés par le Gouvernement du Québec, et sur les moyens à retenir pour en relever l’ambition.
Tout le monde doit contribuer
La réponse aux défis climatiques et de biodiversité exige une coordination et une mobilisation sans précédent de l’ensemble de la société québécoise. C'est en créant de nouveaux récits collectifs positifs et inspirants, en imaginant un futur désirable au bénéfice de toutes et de tous et basé sur l’harmonie avec la nature que nous deviendrons toutes et tous des ambassadeurs et des ambassadrices du passage à l’action. Travailler sur la fierté, l’identité et la contribution de la culture est un levier incontournable pour imaginer un récit alternatif et accroître les liens sociaux et notre résilience.
La nature est essentielle à notre bien-être
Permettre à la nature de s’autorégénérer, c’est se rendre service en offrant des conditions favorables à l’amélioration de notre bien-être. Par ses services rendus aux humains au quotidien, la nature est une condition vitale pour permettre aux entreprises de prospérer, à nos citoyens de s’épanouir et à notre société de respecter les limites planétaires. Le G15+ propose à nos décideurs publics de prendre en compte cette interdépendance entre le bien-être humain et la santé de la nature en changeant de boussole - avec des indicateurs alternatifs allant au-delà du PIB et des considérations traditionnelles - et en intégrant la biodiversité dans la manière de prendre nos décisions et de consacrer nos investissements.
Des risques, mais également des opportunités
Au-delà des risques qui nous guettent par l’inaction, comprendre et agir pour protéger la biodiversité représente d’immenses opportunités. En prenant fait et cause pour la préservation de la biodiversité, les acteurs économiques ont le pouvoir de devenir des chaînons gagnants dans la protection de la nature et de l’émergence d’une économie qualitative et résiliente. Le G15+ propose en ce sens des conditions gagnantes et des pistes d’action pour les acteurs économiques. En matière d’éducation et de culture, ce défi collectif est une source de nouveaux récits collectifs positifs et inspirants, dans laquelle les Québécoises et les Québécois seront appelés à définir un futur désirable, au bénéfice de leur qualité de vie et basé sur l’harmonie avec la nature. Nous sommes des ambassadeurs et des ambassadrices du passage à l’action.
Des propositions pour aligner le Plan Nature 2030 sur les cibles de l’Accord de Kunming-Montréal
Dans son mémoire, le collectif propose de nombreux moyens à retenir pour freiner et inverser la perte de biodiversité. Des pratiques agroenvironnementales et forestières résilientes à la mobilisation des acteurs financiers et économiques, en passant par comment rendre désirables les choix de consommation soutenables, ces solutions sont portées par un consensus d’acteurs économiques, sociaux et environnementaux mobilisés :
Atteindre un taux de conservation de 30 % du territoire québécois d'ici 2030, en veillant à une représentativité équilibrée du réseau dans toutes les régions du Québec, y compris le sud.
Identifier et implanter des mesures d’écofiscalité visant à inciter les propriétaires privés (agricoles, forestiers, résidentiels, etc.) à protéger des milieux naturels.
Introduire progressivement un étiquetage des aliments qui fournisse des informations à la fois sur leur valeur nutritionnelle et leur impact environnemental.
Consacrer une partie du Plan québécois des infrastructures à la création et à la restauration de milieux naturels, en raison des bénéfices vitaux que ces réseaux d’infrastructures naturelles fournissent à la population.
Établir l’utilisation systématique de critères sociaux et environnementaux par l’État et les municipalités, et les rendre obligatoires lors de l’attribution des contrats publics, tout en respectant les engagements internationaux lorsque cela s’applique.
Établir des cibles de transition vers une agriculture régénératrice et/ou biologique, avec une réduction significative de l'utilisation d'herbicides, de pesticides et de fongicides qui contaminent les milieux humides, les cours d'eau et les nappes phréatiques.
Lancer un processus de dialogue social inclusif avec les syndicats, les employeurs du secteur forestier et les autres parties prenantes pour moderniser le régime forestier en vue d’une transition équitable vers une économie durable et résiliente.
Créer un fonds en aménagement et urbanisme durable en soutien aux municipalités visant à construire des projets exemplaires.
Intégrer de manière efficace les défis environnementaux et climatiques dans les programmes d’études des élèves et étudiant.e.s, ainsi que dans les formations du personnel enseignant et des titulaires de fonctions publiques.
Concevoir des programmes de formation initiale et continue sur mesure pour les gestionnaires d’entreprises et les travailleurs, visant à les préparer à acquérir les compétences nécessaires pour réduire l’impact environnemental de leur secteur d’activité.
Pour lire toutes les propositions du collectif pour préserver la biodiversité: https://g15plus.quebec/route
– 30 – À propos du G15+ Le collectif G15+ s’appuie sur le dialogue social pour favoriser la transformation de l’économie québécoise vers une société plus solidaire, prospère et verte et placer le bien-être de la population au cœur des politiques publiques. Fondé en mars 2020, il est composé de leaders économiques, syndicaux, sociaux et environnementaux du Québec. Le G15+ comprend le Conseil du patronat du Québec, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la Fondation David Suzuki, le Chantier de l’économie sociale, Vivre en Ville, l’Ordre des urbanistes du Québec, Écotech Québec, Équiterre, Fondaction, le Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec, l’Association des Groupes de Ressources Techniques du Québec, la Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, COPTICOM Stratégies et Relations publiques, ainsi qu’à titre de partenaires de recherche, l’Institut du Québec, Annie Chaloux, professeure à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke et François Delorme, président-fondateur de FD Consultation.