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Dévoilement de la 4e édition des Indicateurs du bien-être au Québec
11 novembre 2025

4e édition des Indicateurs du bien-être au Québec

4e édition des Indicateurs du bien-être au Québec

Menaces économiques, crises environnementales, détériorations sociales : le G15+ appelle à préserver et à promouvoir le bien-être des Québécois

Montréal, le 11 novembre 2025 - Les résultats de la 4e édition des Indicateurs du bien-être au Québec, dévoilés aujourd’hui par le Collectif G15+, révèlent que, même si le bien-être au Québec demeure l’un des plus élevés au monde, une détérioration de certains indicateurs environnementaux et sociaux - notamment en logement, en sécurité alimentaire et en santé mentale - fait craindre une aggravation de la situation actuelle, surtout pour les plus vulnérables. Face aux multiples défis actuels, le G15+ appelle à faire preuve de courage et d’ambition pour renforcer notre résilience en misant sur la qualité de notre filet social, le dynamisme et la diversité de notre économie, la redistribution de la richesse et la qualité du dialogue social. 

Depuis la récente pandémie, la société québécoise s’est montrée particulièrement résiliente. Quelque 32 indicateurs s’améliorent, comme le dynamisme du marché du travail et le niveau d’endettement des ménages, avec une reprise post-pandémique plus robuste au Québec que dans d’autres juridictions étudiées. L’espérance de vie au Québec est en progression et les inégalités hommes-femmes en réduction sur le marché du travail. Parmi les 10 juridictions étudiées, c’est aussi au Québec que les inégalités de revenus sont les moins importantes selon les indices de Gini et de Palma. 

Toutefois, 11 autres indicateurs se dégradent, principalement des indicateurs sociaux et environnementaux. Outre le maintien de fortes émissions de GES, la diminution des populations d’espèces précaires et la baisse de l'accès aux bibliothèques, 3 indicateurs sociaux majeurs (logement, sécurité alimentaire et santé mentale) se détériorent et touchent de manière disproportionnée les populations vulnérables.

« Même si notre bien-être compte parmi les plus élevés au monde, des vents de face viennent compromettre la poursuite de nos avancées. Nous sommes inquiets quand on voit d’importants indicateurs se détériorer. Nous devons protéger ce qui nous rend résilients : notre filet social, le dynamisme et la diversité de notre économie, les politiques de redistribution de la richesse et la qualité du dialogue social. » - déclarent Christian Savard (Vivre en Ville), Béatrice Alain (Chantier de l’économie sociale) et Denis Bolduc (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec - FTQ). 

Le paradoxe québécois

Moins riche qu’ailleurs, le Québec a pourtant une meilleure qualité de vie, comparativement au reste de l’Amérique du Nord notamment. Le Québec fait mieux dans l’ensemble canadien pour 80% des indicateurs économiques non liés au PIB, plus de 72% des indicateurs sociaux et plus de 57% des indicateurs environnementaux. Une comparaison avec les États-Unis illustre la différence entre la richesse économique et la richesse humaine. Bien que les États-Unis affichent des indicateurs économiques liés au PIB plus performants, leur niveau de bien-être est nettement inférieur (espérance de vie plus faible, inégalités plus grandes, santé plus fragile). 

« Alors que le Québec comble progressivement son retard économique par rapport au reste du Canada, certaines données révèlent une fragilisation de certains secteurs économiques liée au conflit avec les États-Unis. Renforcer notre résilience économique et améliorer la qualité de vie de la population demeurent des priorités incontournables. » - Daniel Charron (Fondaction), Michelle LLambías Meunier (Conseil du patronat du Québec - CPQ) et Annie Chaloux (Université de Sherbrooke)

« La société québécoise a fait preuve d’une grande résilience et nous sommes bien placés pour relever les défis à venir. Quand on voit que la situation du logement se dégrade de manière intolérable, il est clair que l'amélioration des milieux de vie doit être un objectif prioritaire des gouvernements. Cela devra passer par une hausse de la productivité, une prise en charge des enjeux de main-d'œuvre, ainsi que par une augmentation substantielle des investissements publics et privés pour atteindre un objectif de 20 % de logements à but non lucratif, incluant le logement communautaire et social, au Québec et une cible d'inoccupation de logements entre 5 % et 7 %. » – Tommy Théberge (Association des Groupes de Ressources Techniques du Québec - AGRTQ) et Hélène Lefranc (Ordre des Urbanistes du Québec - OUQ)

Biodiversité : une pression grandissante

Grande nouveauté de cette édition, 4 nouveaux indicateurs en biodiversité, élaborés par l’Université de Sherbrooke avec le soutien de Biodiversité Québec, mettent en lumière les pressions croissantes auxquelles est soumise la biodiversité québécoise. Le déclin des populations d’espèces en situation précaire se poursuit et le nombre d'espèces exotiques envahissantes (EEE) continue d’augmenter (avec 19 nouvelles EEE introduites au Québec entre 2006 et 2023), menaçant les équilibres écologiques. Cependant, 18,04 % du territoire du Québec jouit déjà d’une mesure de conservation – dans le contexte de l’objectif de 30 % d’ici 2030 – et l’état des connaissances en biodiversité continue de se développer.

« Les pressions augmentent, et notre réponse doit suivre le même rythme. Il est essentiel d’intégrer la biodiversité dans l’ensemble des politiques publiques et décisions économiques. Nous devons passer par des innovations, comme les solutions basées sur la nature, pour accélérer la transition. » – Martin Vaillancourt (Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec - RNCREQ), Julie Martineau (Réseau Culture 360˚) et Dominique Gravel (Université de Sherbrooke et co-directeur de Biodiversité Québec)

Les Indicateurs de bien-être au Québec font boule de neige

Les Indicateurs de bien-être contribuent à l’émergence d’un mouvement. Plusieurs administrations développent et utilisent maintenant leurs propres indicateurs pour que le bien-être guide leurs actions. C’est le cas de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) avec les Indicateurs vitaux du Grand Montréal et de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) avec les Indicateurs de bien-être métropolitain. Pour leur part, les Indicateurs de progrès du Québec et la vitrine statistique sur le développement durable de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) participent à cet élan.

« Nous saluons la CMQ et la CMM qui se sont dotées de leurs propres indicateurs. Nous appelons d’autres organisations à rejoindre le mouvement dans les prochaines années. Ce que nous choisissons de mesurer détermine la direction prise par toute la société. Il est plus qu’important d’avoir des indicateurs bien pensés pour pouvoir placer la qualité de vie et le bien-être au cœur de nos décisions collectives. » – Camille Lajoie (Delorme Lajoie Consultation) et Christophe Aura (COPTICOM, Stratégies et relations publiques)

« Les Indicateurs de bien-être nous donnent un portrait plus complet de la situation du Québec, permettant ainsi de mieux outiller les organisations - publiques comme privées - afin qu’elles proposent des solutions aux grands défis sociétaux. Toutefois, des indicateurs importants demeurent absents, notamment ceux liés à l’économie sociale et à l’impact des changements climatiques sur le marché de l’emploi. Le Québec doit renforcer la collecte de données s’il souhaite mieux comprendre les facteurs qui influencent la qualité de vie de sa population. » – Isabelle Dubé-Côté (Écotech Québec), Colleen Thorpe (Équiterre) et Sonya Cormier (Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d'oeuvre - COCDMO)

Pour consulter le portail des indicateurs et l’analyse complète des tendances : www.indicateurs.quebec

Pour consulter l’analyse complète en biodiversité : lien disponible le 11 novembre

Nos partenaires financiers

Cette démarche est rendue possible grâce à la contribution majeure de Fondaction, de l’Université de Sherbrooke et de COPTICOM, Stratégies et relations publiques. Le Fonds de recherche du Québec (Scientifique en chef) a aussi appuyé la démarche à titre de partenaire principal. De nombreuses organisations ont apporté leur précieux soutien financier : l’Association des Groupes de Ressources Techniques du Québec, le Chantier de l’économie sociale, la Coalition des organismes communautaires de développement de la main-d’œuvre, l’Ordre des urbanistes du Québec, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, le Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec, Vivre en Ville.

Soutien financier du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs 

Ce projet a obtenu un soutien financier du gouvernement du Québec dans le cadre du Plan nature 2030. Ce projet répond à la cible 9 du Plan nature 2030, laquelle vise à renforcer l’intégration des considérations relatives à la biodiversité et à ses multiples valeurs aux interventions de l’État. Ce projet répond aussi à la cible 14, laquelle vise à mobiliser les parties prenantes autour des enjeux de conservation de la biodiversité et d’accès à la nature tout en soutenant les initiatives québécoises et internationales de coopération en la matière. 

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Renseignements Sophie Pasquier

COPTICOM, Stratégies et relations publiques

spasquier@copticom.ca 

(514) 437-3984

À propos des Indicateurs du bien-être au Québec

Dévoilés en janvier 2022, les Indicateurs du bien-être au Québec lancent un appel à dépasser la croissance du Produit intérieur brut (PIB) et de la création d’emplois pour évaluer le bien-être des Québécoises et des Québécois. Grâce à cette contribution importante de la société civile à la construction d’une société solidaire, prospère et verte, le G15+ interpelle les décideurs publics à placer le bien-être au cœur de nos décisions individuelles et collectives.

À propos du G15+

Le collectif G15+ s’appuie sur le dialogue social pour favoriser la transformation de l’économie québécoise vers une société plus solidaire, prospère et verte et placer le bien-être de la population au cœur des politiques publiques. Fondé en mars 2020, il est composé de leaders économiques, syndicaux, sociaux et environnementaux du Québec. En 2023, le G15+ a dévoilé, dans sa Feuille de route, des mesures concrètes (cantines scolaires universelles, soutien aux organismes communautaires, égalité en éducation, protection et restauration de milieux naturels).

Membres de la 4e édition du projet des Indicateurs du bien-être au Québec

Association des groupes de ressources techniques du Québec, Chantier de l’économie sociale, Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main d’oeuvre, Conseil du patronat du Québec, COPTICOM Stratégies et relations publiques, Delorme Lajoie Consultation, Écotech Québec, Équiterre, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Fondaction, Fondation David Suzuki, Ordre des urbanistes du Québec, Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, Réseau Culture 360, Université de Sherbrooke, Vivre en Ville.